Ce jeune homme arrivé avec son vieux tango, de la Villa Pueyrredón au nouveau quartier du tango (Monte Castro), où il l'a appris à danser et s'est élevé avec son génie pour atteindre des sommets inaccessibles, mêlant saveur et goût, avec douceur dans son vol rapide de condor, à la recherche d'horizons hauts et stellaires sur sa route de tango-danse.
Double mérite, car il a laissé passer vingt-cinq ans pour se montrer, puisqu'il a élevé ses deux filles (toutes deux avocates) et un fils marchand, pour venir plus tard au premier plan. Sa femme (María Teresa) l'accompagnait comme une ombre, pour qu'il puisse dire son message, qui était un rêve, en disant, en paraphrasant, en se référant à sa danse de tango, ce monument d'idées faisait des mouvements.
Finito Rivera et sa femme María Teresa
Sa danse était une conjonction de formes à la recherche de la beauté, faite avec une action de ressources naturelles, tantôt il glissait "sans toucher le sol", tantôt il la caressait, jusqu'à ce qu'il entrait dans le virage, qu'il décrivait lui donnant un sens égocentrique , comme s'il était lui-même le magicien de l'équilibre. Dans l'émotion du tango, c'était l'ancien et le nouveau tango, raffinés, comme fusionnés en un seul.
C'était comme si le passé et le présent formaient une association dans le défilé de silhouettes disparues, animées du présent pour représenter cette scène. Parmi les ressources chorégraphiques qu'il déploie, se distingue l'adage «dans lequel il impose l'inertie avec une force dramatique.
Et quand il s'approchait des pauses et des silences, au moment précis d'augmenter la tension et l'attente, combinant ainsi ces éléments, dans l'association des ressources jusqu'à ce que sa danse éblouisse. Indifféremment, c'était un grand sans le vouloir. Parce qu'il a dominé les espaces sans grossièreté encombrante, entrant dans la transmission avec la simplicité de l'appartement jusqu'à atteindre la communication avec ces éléments réels et impressionnants.
Ils l'ont tous compris, réalisant ainsi que son message se diffusait et atteignait des facettes de formes exactes et expressives, jusqu'au sommet de la communication. Ainsi, il nous a quittés prématurément, alors que nous attendions de lui de nombreuses et meilleures façons de dire sur la piste, bien qu'il nous ait beaucoup donné à l'époque.
Carlos A. Estévez (Pétroleo)
(On peut voir Finito et María Teresa danser dans l'Akarense, le tango Inspiración , de l'orchestre Aníbal Troilo)
Carlos Di Sarli ( el tuerto)
est né en 1903 en Argentine, dans une famille italienne. Après une formation classique, il découvre le tango à 16 ans et compose sa première œuvre « Meditacion ».
En 1927, il crée son premier sextet et dès 1928 il grave ses premiers enregistrements pour RCA.
1939, l’Age d’Or du tango ne pouvait se passer de Carlos DI SARLI !
Son style se définit par la mélodie, la sonorité et les accents sans oublier le chant de Roberto RUFINO dont l’interprétation de « Corazon » est un bon exemple. Il est diamétralement opposé au style de Juan D’ARIENZO « El Rey del Compas ». Il apporte une dimension plus mélodique.
Il est mort en 1960.
Astuce pour reconnaître Di Sarli en milonga
Pour reconnaître Carlos Di Sarli en milonga, il suffit de repérer...
Les cloches de Di Sarli au piano, souvent en fin de phrase ou dans les transitions.
Son style lyrique et sentimental avec les violons au premier plan.
Son rythme lent, avec 2 accents forts par mesure.
Le mélange ensorcelé bandonéons-violons jouant la mélodie ensemble.
L'absence de solos en général.
Son final: 1er accord avec tout l'orchestre, le second plus faible et brillant au piano.
CORAZON Tango de 1939
MON CŒUR
Mon cœur, tu me soutiens ...
Mon cœur, pourquoi pleures-tu ?
Ne vois-tu pas que suis en train de mourir De cette peine, à ton rythme.
Si tu sais que déjà elle ne m’appartient plus, Qu’à d’autres bras elle s’abandonne,
Ne meurs pas tout de suite,
Sois patient comme moi.
Donne-moi ton battement
Car je veux arracher
Cette fleur d’oubli
Qu’elle a posée
Sur ma douleur.
Mon cœur,
Ne l’appelle pas
Et ne l’implore pas non plus,
Car de tes amours
Tu n’as jamais reçu
Une telle humiliation.
Je crois en Dieu
Et je sais que la vie avec ses détours La ramènera, à genoux,
A ma porte
Pour me demander pardon.
A son retour, tu verras bien
Que la confiance suit ses pas,
Que mon espérance n’est pas folle, Que je ne l’ai pas pleurée en vain. Alors j’aurai sur ma bouche un baiser Pour son repentir
Aparo expressivo : Le bas du corps, jambes et hanches, qui permettent l'expression du danseur
Arastre : Balayage du pied de la partenaire par le danseur, ou vice-versa
Barrida : Balayage
Boleo : Lancer de jambe
Cabeceo : leger movement de la tête du cavalier pour répondre à une invitation du regard de la danseuse
Cadena : Suite enchainée de pas, de saccadas réciproques et symétriques entre les partenaires
Cadencia : Manière de se mouvoir en suivant le rythme, sous forme lente ou syncopée. Ce mouvement implique un changement de poids d'un pied sur l'autre. C'est une solution pour éviter une collision sur la piste de danse, pour changer de direction, et pour rester en mouvement dans un espace réduit
Cambio de frente : Changement de direction
Caminar : Marcher
Caminata : petite marche en rythme
Canyengue : Mot d'origine africaine. Signifie "marcher en cadence". Façon de danser en se balançant de manière canaille et les genoux pliés.
Catamarqueña : Variante de la media luna, le demi tour
Cepillada : Dans les danses populaires, frottement de la plante du pied sur le sol
Colgada : Penchée vers l'extérieur, en dehors de l'axe
Compas : Ryhtme musical
Contratiemo : Contre temps
Cordobesa : Variante de la media luna
Corrida : Course. petits pas rapides en contre temps
Cortado : Posture dans le style canyengue: dans le sol et par en bas
Corte : Coupé, pause dans la danse. Cet arrêt s'impose parfois en fonction de la circulation des autres danseurs. Permet aussi des variations, des mouvements infimes sur place.
Cortina : Intermède musical entre deux tandas
Cuarta : Poids dans la jambe avant.
Cunita : Bercement avec changement de direction
Eje: Axe du danseur
Enlaces : Enchainements
Enrosque : Enroulement' en tournevis
Espejo : Les deux danseurs en miroir, avec le poids dans la jambe arrière
Firulete : Fioriture: Témoigne de la créativité des danseurs
Gancho : Crochet en arrière, la jambe repliée entre celles du partenaire
Giro : Tour
Lapiz : Boucle dessinée au sol
Latigazo : Coup de fouet de la jambe
Lustrada : Le danseur frotte le coup de pied sur le mollet de l'autre jambe, comme pour astiquer la chaussure. Mouvement convenant à une phase d'attente, avant un mouvement
Media luna : Demi tou
Milonga : Danse, ancêtre du tango. Lieu ou l'on danse le tango. Bal
Milonguero : Danseur de tango et de milonga
Molinete : Tour
Mordida : Pied pris en sandwich
Ocho : Huit
Parada : Blocage
Pisada : Le posé du pied, l'appui au sol dans la marche
Planchar: Rester sans participer au bal. Faire figuration
Quebrada : Faire plier les genoux de la partenaire lors d'un arrêt de la marche (ce pas était interdit par les bonnes moeurs, et puni par la loi !!!)
Quebrado : Posture dans le style caniengue: flexion avec dehanchement
Sacada : Entrée d'un partenaire dans l'espace de l'autre, en chassant la jambe libre
Salida simple : Sortie simple
Salida cruzada : Sortie croisée
Sentada : La partenaire donne l'impression de s'asseoir un bref instant sur le genou du danseur qui a donc la jambe fléchie, ou sur sa hanche
Soltada : Moments ou l'on décide d'ouvrir l'abrazo, pour tourner sur soi-même sans entrainer son ou sa partenaire, ou pour réaliser tout ce qu'il est impossible de faire en maintenant l'abrazo fermé
Tanda (ou tenda) : Série de trois à cinq danses, traditionnellement du même compositeur